1ere review:
Le nouvel album des toulousains enragés de Punish Yourself est une véritable surprise.
En effet, pour ce nouvel opus les cinq cyberpunks ont fait le pari d'un concept majoritairement
instrumental et centré sur les musiques de film.
Il n'est d'ailleurs pas exagéré ici de parler de film pour les oreilles, on savait le chanteur du groupe attiré par les climats
cinématographiques, et ce dernier avait déjà largement développé cet intérêt dans un disque produit
sous son propre nom (Cheeleader 69 - Godriders in the sky) sur lequel l'ombre d' Ennio Morricone planait mystérieusement.
Cult Movie est un voyage au coeur du cinéma contemporain, et pas forcement le plus tape à l'oeil ou le plus gore
comme pourrait le laisser penser leur background déployé sur scène (décors de films de série Z, peinture fluo aux motifs zombis,
danseuse qui envoie d'incandescentes scories de meuleuse en direction des fans déchaînés).
En effet, le groupe tourne énormément et cultive à bon escient une imagerie sulfureuse, détournant certainement un public assez jeune
d'une musique calibrée et sans âme débitée en hard rotation par les radios mainstream. Punish Yourself est peut être la relève de Berurier Noir
pour l'aspect fédérateur de leur musique, le préchi-prêcha en moins.
Neanmoins, on sent le groupe désireux de privilégier désormais l'aspect "ambient thrash" qui était déjà présent sur leur disque précédent
(Gore baby Gore) paru en 2006, qui musicalement représentait déjà un pas de géant et laissait éclater les bénéfiques influences de leurs aînés
(et pas des moindres : Young Gods, Ministry, Front 242, Foetus, NIN, etc.)
Pour autant Punish Yourself ne tourne pas totalement le dos à son passé, et à su traduire dans un langage qui lui est propre des influences moins évidentes mais déjà présentes pour un observateur averti : les volutes douceâtres des bandes originales qu' Angelo Balamenti a signé pour les films les plus vénéneux de David Lynch, les orgies baroques et burlesques de Russ Meyer (Motorpsycho) et certaines plages instrumentales sont un hommage plus qu'appuyé à des intros du Floyd période mid-seventies, alternant ainsi des titres nerveux avec de longues plages étirées et hypnotiques.
Un morceau comme "Dead Hills" choquera plus d'un habitué et c'est bien là une qualité digne d'un groupe déjà très grand (il ne passent ni en radio
ni à la télé sauf à de trop rares exceptions) qui attend d'être plus largement reconnu.
J.B